File:La Chambre de la Reine et lart contemporain (Versailles).jpg

Comme on peut en juger à travers les œuvres exposées, les artistes contemporains invités à Versailles par l'ancien Président J.-J. Aillagon, semblent plutôt impressionnés par la Chambre de la Reine, où sont nés 19 enfants royaux !

En 2008, Jeff Koons s'est contenté d'un vase de fleurs en bois polychrome (1991) dont les couleurs et les formes étaient en harmonie avec les magnifiques tissus tendus sur les murs et les meubles de cette pièce, même si certains détracteurs de l'exposition ont pu y voir des allusions sexuelles (!). Il était malhonnête de considérer cette œuvre comme une provocation de la part de cet artiste qui a su dans ce lieu rester à sa place. Par contre, il n'a pas toujours eu la même attitude dans les autres salles.

Je n'aborde pas la présence des œuvres de l'artiste T. Murakami montrées à Versailles en 2010 qui me sont apparues totalement déplacées dans cet environnement historique tant leurs références asiatiques étaient lointaines de celles des œuvres et décors du Château. Même si certains ont trouvé intéressante la confrontation des esthétiques baroques d'hier et d'aujourd'hui (les figures de Murakami sont surtout inspirées des mangas japonais), c'était certainement l'artiste qu'il ne fallait pas inviter sauf pour des raisons économiques liées au marché de l'art et à l'accroissement de la fréquentation du Domaine. A ce sujet, l'opération a d'ailleurs été réussie car le nombre de visiteurs du Château a fortement progressé à cette occasion.

Par contre, Joana Vasconcelos apparaît très à l'aise à Versailles. Tout en revendiquant un fort ancrage dans la société d'aujourd'hui, un féminisme actif et l'usage de matériaux contemporains dans ses œuvres, ses références culturelles et l'esthétique de ses objets sont dans une certaine continuité avec les créations et folies baroques du Grand Siècle, ce qui lui permet de s'intégrer sans difficulté dans les appartements royaux.

Dans la Chambre de la Reine, elle présente une œuvre en forme de meuble en marqueterie, très bien réalisé, appelé : Perruque, 2012. Les matériaux de cet objet de belle allure sont le bois d'acajou, l'ébène pour la marqueterie, le laiton baigné à l'or, la gomme-laque, la cire, des cheveux naturels et synthétiques, et du fer.

L'objet d'art est dans les teintes des tissus et des autres meubles et n'est en rien choquant, il peut évoquer l'excentricité des coiffures de l'époque de Marie-Antoinette mais aussi les multiples naissances royales qui ont eu lieu dans cette pièce puisqu'il s'agit d'un œuf d'où sortent des protubérances coniques chevelues comme autant de rejetons différents.

Site de l'exposition www.vasconcelos-versailles.com/

le Vase de fleurs de Jeff Koons dans la Chambre de la Reine (photo dalbera)