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Le Pigeon ramier habite toute la Suisse jusqu’à la limite des arbres et atteint de fortes densités sur le Plateau, en particulier dans le canton de Genève. Plus de 90 % de ses effectifs s’installent en dessous de 1100 m, avec des nidifications attestées jusqu’à 2000 m et des chanteurs sporadiques entendus au-delà de 2100 m, comme à Zermatt VS 2160 m (2016 ; Ch. Huwiler). Outre les forêts et les boqueteaux, le Ramier est aussi répandu dans les parcs et jardins urbains, mais il n’atteint des densités moyennes de plus de 6 territoires/km2 qu’entre 300 et 900 m. Si les carrés kilométriques favorables peuvent régulièrement totaliser plus de 20 territoires, un record de 60 territoires/km2a été établi à Genève. Le Pigeon ramier a plus que doublé ses effectifs depuis 1993-1996, étendant ses positions dans les Alpes, mais aussi renforçant sensiblement ses densités dans les milieux qu’il occupait déjà, et progressant dans la colonisation des agglomérations depuis le début du XXIe siècle : en 2007, il avait ainsi conquis 31 % de la ville de Lucerne et 9 % de celle de Zurich, mais pas encore Lugano TI. Le processus d’urbanisation a ainsi débuté des décennies plus tard en Suisse par rapport à d’autres pays européens, à l’exception de Genève, que le Ramier a colonisé dès 1970.

Des recensements régionaux attestent aussi de fortes progressions d’effectifs du Pigeon ramier ces dernières décennies, comme d’hivernages bien plus conséquents. La plupart des pays voisins, comme l’Europe, voient leurs populations nicheuses augmenter, parfois substantiellement, tandis que les effectifs sont jugés stables en Allemagne, en dépit d’une forte croissance dans le Bade-Wurtemberg.

Entre autres facteurs de ces développements européens, on évoque l’extension des cultures de céréales, maïs et légumes, des hivers plus cléments, un allongement de la période de nidification et un succès reproducteur plus élevé en contexte urbain. La tendance européenne devrait aussi concerner la Suisse, où les augmentations particulièrement sensibles dans les régions basses et dans les villes en moyenne plus chaudes, laissent transparaître une influence des conditions d’hivernage et de l’urbanisation.