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Français : Divers médicaments ont été impliqués dans l'apparition du pemphigus d'origine médicamenteuse. Certains de ces médicaments induisent la formation d'anticorps, ce qui entraîne une acantholyse via un mécanisme identique à celui trouvé dans le pemphigus idiopathique. D'autres médicaments sont supposés induire l'acantholyse directement en l'absence de formation d'anticorps.

Les médicaments induisant le pemphigus peuvent être classés en 2 groupes: les médicaments à base de thiol et les médicaments à base de nonhiol. Les médicaments à base de thiol sont le plus souvent les auteurs du pemphigus induit par ce médicament. Ils contiennent un groupe thiol (-SH) dans leur structure chimique. La penicillamine, le captopril et l'énalapril sont les médicaments à base de thiol les plus souvent associés au pemphigus d'origine médicamenteuse. [ Les médicaments à base de thiol sont supposés induire l'acantholyse par des mécanismes biochimiques sans formation d'anticorps. Des expériences avec des explants cutanés ont démontré que les médicaments à base de thiol peuvent induire directement l’acantholyse. Ces recherches ont abouti à plusieurs hypothèses concernant l’acantholyse induite par le thiol, notamment: Les médicaments à base de thiol peuvent interférer avec des enzymes critiques, telles que la transglutaminase des kératinocytes, entraînant une perte de cohésion cellulaire de l'épiderme. Les médicaments thiol peuvent activer des enzymes protéolytiques endogènes, tels que des activateurs du plasminogène, avec clivage ultérieur des antigènes desmosomal. Les médicaments thiol peuvent lier la desmogleine 1 ou la desmogleine 3, créant un néo-antigène, qui provoque alors une réponse immunitaire. La liaison des antigènes du pemphigus par des médicaments à base de thiol peut interférer avec leur fonctionnement normal, entraînant une acantholyse. Les médicaments nonhiol comprennent les médicaments contenant du soufre et les médicaments sans soufre dans leur structure. Les médicaments contenant du soufre, tels que les pénicillines, les céphalosporines, les antihypertenseurs et le piroxicam, peuvent subir une décomposition hydrolytique in vivo pour former des thiols; par conséquent, ils sont appelés thiols masqués. ] Un groupe actif d'amide est trouvé dans la structure de beaucoup de médicaments nonholiques, ce qui a conduit à la spéculation que cette structure pourrait être responsable de l'induction de la maladie. Les médicaments nonhiol sont plus susceptibles d'induire l'acantholyse via les mécanismes immunitaires. Des études sur des cas de pemphigus non induits par un thiol révèlent la présence d'auto-anticorps reconnaissant les antigènes du pemphigus, en particulier la desmogéline , qui est l'antigène du pemphigus vulgaris. En fait, ce groupe de patients a tendance à présenter des caractéristiques cliniques, histologiques, immunologiques et pronostiques similaires à celles du pemphigus vulgaire idiopathique.

Un rapport de cas décrit le pemphigus foliacé localisé induit par le traitement topique par l'imiquimod. L'imiquimod ne contient pas de groupes thiol, soufre ou amide. Le mécanisme exact de l'induction de l'acantholyse à partir de ce médicament est inconnu. Étant donné que l'imiquimod est connu pour provoquer une réponse immunitaire localisée sur le site d'application, la génération d'anticorps dirigés contre la desmogleine 1 a été postulée comme mécanisme d'action.