File:DSC 8316 Bergeronnette grise Motacilla alba (50181622867).jpg

"La Bergeronnette grise, qui compte parmi les oiseaux les plus répandus de Suisse, fréquente les habitats ouverts et semi-ouverts les plus divers, où elle se nourrit en terrain dégarni ou à végétation rase, y compris les villes et villages où elle exploite les toitures ; elle évite par contre la forêt dense. En montagne, elle peut s’avancer haut dans les Alpes, mais alors à proximité de constructions, chalets d’alpage ou infrastructures touristiques (p. ex. remontées mécaniques). Les nidifications aux altitudes les plus élevées sont connues de Zermatt VS 2590 m (St. Trösch) et de Zernez GR 2540 m (L. Cueni), alors qu’un chanteur a été entendu au-dessus de Bettmeralp VS 2640 m (Br. Wolf). La Bergeronnette grise se rencontre essentiellement entre 400 et 1000 m, en fortes densités dans les régions ouvertes du Jura et des vallées alpines, et surtout dans les zones herbagères des Préalpes septentrionales.

La population marque un léger recul depuis 1993-1996. Les pertes les plus sensibles émanent de Suisse centrale, mais aussi du Plateau central et du Haut-Valais, tandis que d’autres secteurs du Plateau sont moins touchés. Selon l’indice des effectifs, la période d’atlas 1993-1996 coïncide avec un pic d’abondance et celle de 2013-2016 à un creux, probablement consécutif au mois de mars 2013, qui fut glacial au point de provoquer des pertes importantes chez divers migrateurs partiels. Depuis 1993-1996, les retraits les plus marqués touchent les altitudes les plus densément peuplées. La population a ainsi chuté de près de 40 % entre 1980 et 2010 au lac de Constance, et a légèrement diminué entre 1988 et 2008 dans le canton de Zurich.

De faibles diminutions sont à signaler en Allemagne et en Autriche, comme à l’échelon européen, tandis que la stabilité l’emporte en France et en Italie. Les influences négatives pourraient relever de l’emprise croissante de l’urbanisation, de la perte de niches lors de rénovations de bâtiments, ainsi que du déclin généralisé des insectes et de leur accessibilité réduite dans des herbes densifiées par l’intensification agricole."